On parle des travaux dans la presse
Avec ses nouvelles passerelles, son extension en BK, ses toiles et ses brise-soleil en bois, c'est un sacré coup de jeune que Catherine Le Perron redonne au collège Laennec. Hier en réunion de chantier, l'architecte brestoise s'est dite confiante pour une livraison à la rentrée prochaine.
Où en sont les travaux au collège Laennec ? Après une année d'étude et trois ans de chantier, on s'achemine vers la fin. C'est un ouvrage de taille qui aura coûté environ 10 millions d'euros et mobilisé une vingtaine d'entreprises. Bientôt elles pourront s'attaquer à la finition en réalisant les peintures, les sols et les plafonds. Il restera aussi le préau extérieur à assembler mais tout devrait être en ordre pour la rentrée prochaine. Quelles sont les principales difficultés de ce chantier ? Relier les quatre bâtiments préexistants en se montrant à la hauteur des enjeux environnementaux et en concevant des espaces de vie confortables était déjà un challenge. Mais ce sont les phases techniques en zone occupée qui auront pris le plus de temps, avec leurs impératifs en terme de sécurité. À quels changements faudra-t-il s'attendre au collège ? Le personnel va devoir apprendre à vivre dans des bâtiments qui seront tous pourvus de ventilation mécanique double flux. Le dispositif s'autorégule mais il n'est efficace que lorsque les espaces sont fermés. Grâce à lui, la qualité de l'air sera bien meilleure et la chaleur sera conservée. En renforçant l'isolation thermique, nous avons aussi renforcé l'isolation acoustique des parois. Le travail de notre acousticienne était capital pour baliser le trajet de 800 élèves vers le réfectoire. Il y aura donc moins de bruit et l'extension où nous avons implanté le pôle santé et la bibliothèque a été conçue en BK avec une ossature et une isolation en bois, ce qui permettra aussi de maîtriser la facture énergétique. L'ancien bâtiment était-il totalement obsolète ? Pas du tout. Il datait des années 70 mais j'ai choisi d'éviter l'isolation extérieure pour préserver ses façades étanches et très bien dessinées. Je n'ai pas non plus remis en question la conception du bâtiment principal, avec un patio central redistribuant la lumière dans les couloirs de 3m50 où les salles de cours. En fait, ce sont surtout les passerelles censées faire le lien entre les quatre bâtiments qui étaient devenus inutilisables. Quelle a été votre touche personnelle ? Pour adoucir l'esthétique extérieure avec ses poutres et poteaux en béton préfabriqué, nous avons opté pour le bois. Nous avons ainsi disposé des brise-soleil qui coiffent la façade ainsi qu'un auvent à l'entrée, ce qui évitera aux vitres de chauffer en été. En y ajoutant le choix de la toile translucide, qui recouvrira le préau extérieur et l'atrium, on obtient une belle touche contemporaine. Que retiendrez-vous de ce chantier ? Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, j'ai apprécié le fait de pouvoir expliquer ce qui était réalisé au personnel du collège. J'aimerais aussi pouvoir présenter ces nouveautés aux jeunes, afin qu'ils les comprennent et les respectent. Pour faire face à la fougue et à l'énergie de 800 élèves, croyez-moi, il faut bâtir du solide.
Propos recueillis par Sylvain Falize
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Dans l'atrium, Catherine Le Perron a opté pour des toiles tendues qui « laissent pénétrer une lumière tamisée et agréable ».